30 janv. 2012
PHOTOS SOUVENIR : TABLE RONDE ORGANISEE POUR L'IESA EN 2004 AU PALAIS VECCHIO DE FLORENCE
PHOTOS SOUVENIR : LE VOYAGE DES ETUDIANTS DE L'IESA A FLORENCE EN 2003
VOYAGE "PALAIS ET JARDINS PRIVES AUTOUR DE MADRID"
29 janv. 2012
VOYAGE "PALAIS ET JARDINS PRIVES DE MADRID ET ESTREMADURE"
VOYAGE "PALAIS ET JARDINS PRIVES DE MADRID ET ESTREMADURE"
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26 janv. 2012
COMPTE RENDU DU VOYAGE DE LA DEMEURE HISTORIQUE EN SICILE AVEC HORTIBUS
18 janv. 2012
17 janv. 2012
HOTELS PARTICULIERS DE PARIS : L'HOTEL DE THELUSSON, CHEF D'OEUVRE DISPARU DE NICOLAS LEDOUX
Avec
Etienne- Louis Boullée, Claude-Nicolas Ledoux(1736-1806) est
considéré comme le plus grand architecte du style néoclassique
français. Utopiste et théoricien de l’Architecture, il fut très
actif en France dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Si en
province, ses plus belles œuvres ont traversé le temps (la saline
royale d’Arc-en-Senans, classée au patrimoine mondial de l’Unesco,
le théâtre de Besançon, le château de Bénouville dans le
Calvados), Ledoux fut moins chanceux à Paris où la plupart de ses
constructions furent détruites.
Il
subsiste de lui une seule construction privée,
l’élégant hôtel d’Hallwyl dans le Marais (rue
Michel-le-Comte) ainsi que quatre des anciennes barrières de
l’enceinte des Fermiers Généraux (Denfert-Rochereau, Nation,
Monceau, la Villette).
A
l’occasion de l’exposition « L’hôtel particulier,
une ambition parisienne », qui se tient actuellement à la Cité de
l’Architecture et du Patrimoine, penchons-nous sur sa plus belle
œuvre parisienne, hélas détruite : l’hôtel de Thélusson,
dont la maquette est justement présentée dans
l’exposition.

Dans la
seconde moitié du XVIIIe siècle, la Chaussée d’Antin, très
à la mode, se couvre de somptueux hôtels particuliers,
dont plusieurs sont d’ailleurs réalisés par Ledoux : l’hôtel de
Montmorency (1769) ou l’hôtel de Melle
Guimard (1770). Marie-Jeanne Girardot de Vermenoux, veuve
du riche banquier suisse, Georges-Tobie de Thélusson, lui
commande alors un projet grandiose. M. de Thélusson était
un personnage très en vue de la finance parisienne, puisqu’il
avait fondé avec Jacques Necker la banque Thélusson, Necker et
Cie ; sa fortune était immense. Le terrain choisi est situé entre
la rue de la Victoire et la rue de Provence, dans le
quartier de la Chaussée d’Antin. La construction a lieu en 1778.

Ledoux
conçoit pour sa cliente un hôteldans un environnement
paysager, « entre cour et jardin » comme à l’accoutumé,
mais il inverse le plan classique : le visiteur pénètre dans la
propriété par le jardin (la grande cour sera placée à l’arrière).
Il doit d’abord franchir un portail en forme d’arc dorique,
qui rappelle les arcs antiques à demi ensevelis. La mise en scène
du jardin est stupéfiante : un rocher et une
importante grotte (inspirée de Tivoli en Italie et
référence à l’Antiquité) creusée dans le terrain et dotée
d’une fontaine occupent le centre du jardin. Les voitures
traversaient le jardin, déposaient les hôtes au pied du grand
escalier et utilisaient un des deux passages sous l’hôtel pour
aller se garer dans la grande cour de service à l’arrière de
l’hôtel ; cette organisation était totalement novatrice à
l’époque.

De plan
massé, l’hôtel est axé sur un élégant avant-corps
circulaire décoré d’un péristyle corinthien et contenant un
salon ovale. Une grande simplicité géométrique se dégage
de l’ensemble : les masses sont de formes ovales, carrées,
rectangulaires. Les façades de l’hôtel sont également
dépouillées à l’extrême : ce sont des ouvertures régulières
animées de refends sur la pierre. De chaque côté du salon ovale,
un salon de musique et une bibliothèque à droite, un salon
d’automne et une chambre de parade à gauche (donnant sur le
jardin). Il faut imaginer à l’intérieur les décors de stucs
blancs et dorés, les peintures marouflées sur les plafonds et les
murs. Enfin, une grande importance fut donnée par l’architecte aux
vues de l’extérieur vers l’intérieur, et du dedans vers le
dehors, multipliant les points de vue pittoresques sur la
nature.
L’hôtel Thélusson connut
de nombreux détracteurs car il n’était tout simplement pas
conforme aux canons classiques de l’architecture française. Sa
propriétaire mourut peu de temps après l’achèvement des travaux.
Ses fils le mirent en location puis Napoléon 1er le fit
acheter par l’Etat pour l’offrir au tsar comme ambassade de
Russie. L’hôtel fut détruit lors du percement de la rue
d’Artois (future rue Lafitte) en 1826.
Comme l’hôtel Lambert pour
le XVIIe siècle, l’hôtel Thélusson est souvent
considéré comme la plus somptueuse des demeures parisiennes du
XVIIIe siècle.
Vous
découvrirez également à l’exposition «
L’hôtel particulier, une ambition parisienne
» les maquettes de l’hôtel de Montmorency et
de l’hôtel de Melle Guimard, deux oeuvres majeures du même
Ledoux, également disparues.
Sources
: La Saline Royale d’Arc-en-Senans (Beaux-Arts Magazine), Dossier
de l’Art "L’hôtel particulier".
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