LE CHATEAU EN 1805 RACHETE PAR LE GENERAL LE SUIRE
Le Château de Bizy aujourd'hui après les restaurations des Orléans
Dès
le XIVème siècle, la famille Jubert est
propriétaire des terres de Bizy. En 1675, Nicolas Jubert de
Bouville, conseiller d'Etat et intendant d'Orléans, élève la
seigneurie de Bizy au rang de marquisat. Il fait construire un
Château d'habitation. En 1721, le Duc de
Belle-Isle achète le marquisat de Bizy. Il était le petit-fils
du surintendant des finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet.
Il
conserve le Château de Jubert de Bouville et se concentre
sur le parc. Il entreprend l'agrandissement du domaine, fait
construire un réseau hydraulique pour alimenter le Château en eau,
et aménage les jardins avec fontaines et jeux d'eau. Il a fait
appel à l'architecte Contant d'Ivry considéré comme le
"meilleur architecte d'Europe" qui a, entre autres, réalisé
l'escalier d'honneur du Palais-Royal pour construire des bâtiments
constituant une basse-cour. Aujourd'hui, les
magnifiques écuries subsistent. Elles ont été
construites à l'image de celles de Versailles.
En 1749,
le Duc de Belle-Isle, devenu Maréchal en 1741, reçoit Louis XV
et Madame de Pompadour. N'ayant pas eu de descendance, il lègue
le château au roi Louis XV en 1759. Le roi échange alors Bizy
avec la principauté de Dombes (dans l'Ain) au comte d'Eu qui le
léguera à sa mort à son cousin, Louis de Bourbon, Duc de
Penthièvre, petit-fils légitimé de Louis XIV et de Madame de
Montespan.
Le
duc de Penthièvre a la fortune la plus importante d'Europe mais
il dépensait la plus grande partie de ses revenus à faire le bien
et tenait à s'occuper personnellement des miséreux. A la
Révolution, le Duc de Penthièvre continue à être acclamé :
"Pourquoi le peuple me voudrait-il du mal? J'ai toujours pensé
que le rang élevé analogue à ma naissance me dévouait à me
sacrifier à lui".
En
1792, il s'installe définitivement à Bizy avec sa fille, Louise
Marie-Adélaïde devenue, grâce à son mariage avec
"Philippe-Égalité", Duchesse d'Orléans. Le Duc
de Penthièvre meurt en 1793. Dans le journal de Perlet du 7
mars 1793, on pouvait lire : "le citoyen Penthièvre est mort...
c'était le patrimoine du pauvre déposé par la Fortune entre les
mains de la Vertu..." Les biens de la famille d'Orléans
sont confisqués et la Château de Bizy est déclaré bien national
et laissé à l'abandon. Des marchands de bien vont démanteler
le Château des Jubert de Bouville et le vendre pierre par pierre.
En
1805, il est acheté par le Général Le Suire qui va
construire une maison plus modeste en fonction de l'ancienne
basse-cour du Duc de Belle-Isle, seuls bâtiments épargnés de la
Révolution. C'est à dire à l'emplacement de l'actuel corps de
logis.
Sous
la Restauration, la Duchesse d’Orléans rachète ses biens dont le
Château de Bizy.
Son fils Louis-Philippe, Roi des Français,
va y séjourner fréquemment et y faire des aménagements : il
réaménage la maison de Le Suire, fais construire les galeries
vitrées pour fermer totalement la cour et fait agencer le parc à
l'anglaise.
Les
biens de la maison d'Orléans sont à nouveau confisqués, cette
fois par Napoléon III, sont mis aux enchères et vendus par
l’Etat. En 1858, le Baron Schikler rachète Bizy. Il
conserve une partie des transformations de Louis-Philippe dont les
galeries de la cour d'honneur et construit, à l'aide de
l'architecte William A. White, la partie centrale,
somptueux édifice de style néo-classique, conservé
aujourd'hui. En 1909, le baron lègue Bizy à son
petit-neveu, Louis Suchet, quatrième duc d'Albufera, descendant
de Suchet, maréchal d'Empire et 1er Duc
d'Albufera. Les d'Albufera, descendants des frères de
Napoléon Bonaparte, sont encore aujourd'hui les propriétaires du
château.